Au Royaume-Uni, Uber s’est associé avec un promoteur immobilier pour lancer un loyer atypique : les locataires qui renoncent à leur voiture (et leur place de parking) se voient offrir jusqu’à 114 euros de crédit mensuel en courses Uber. Objectif : réduire la pollution et les embouteillages tout en garantissant la présence durable d’Uber sur le territoire britannique.

Après la livraison de nourriture avec UberEats puis de marchandises avec UberFreight, Uber se tourne vers le logement : L’entreprise s’est associé avec le promoteur immobilier Moda pour proposer un loyer mensuel atypique, qui inclut des crédits Uber.

Certains futurs habitants des Angel Gardens à Manchester, actuellement en cours de construction, dont l’achèvement est attendu d’ici 2019, bénéficieront en effet, dans leur loyer, d’une dotation mensuelle de 100 livres (environ 114 euros) en courses Uber. En contrepartie, ces locataires acceptent de tirer un trait sur une place de parking, dans cet ensemble qui accueillera 900 résidents dans 466 appartements mais comptera « seulement » 149 places de parking.

L’objectif est double : réduire les embouteillages dans les centres des grandes villes britanniques en même temps que la pollution et le tout-automobile grâce à ce système d’abonnement mensuel qui incite à se déplacer en Uber à chaque besoin. « Au lieu de posséder une voiture et de louer une place de parking, ces crédits Uber permettront aux résidents, d’une simple pression sur un bouton, de commander une course, ce qui diminue le besoin de posséder une voiture en centre-ville » explique Moda. Fait rare, l’accès aux courses Uber se fera via l’application dédiée aux résidents de l’entreprise plutôt que par celle du service de VTC.

Selon les chiffres Eurostat en date de 2011, le Royaume-Uni compte de nombreux véhicules en circulation : « De manière générale, le [pays] se distingue par son nombre élevé de voitures particulières par habitant tout en affichant une part relativement élevée d’autobus, trolleybus et autocars dans le nombre total de véhicules routiers pour le transport de personnes. »

Jo Bertram, responsable régional d’Uber au Royaume-Uni, y voit une nécessité : « Les voitures sont l’un des biens les plus chers possédés par nombre d’entre nous, mais on les utilise seulement 5 % du temps. » Il poursuit : « En incitant plus de personnes à abandonner leur propre voiture, nous pouvons mettre l’espace gâché pour les parkings à meilleur profit. » Moda entend ainsi profiter des mètres carrés gagnés pour construire des salles de sport, des piscines ou des cinémas à l’usage de ses résidents.

Uber multiplie depuis plusieurs mois les initiatives sur différents fronts. L’entreprise entend notamment favoriser l’utilisation d’Uberpool. Elle se doit aussi d’assurer sa présence sur le long terme au Royaume-Uni alors que la municipalité de Londres a prolongé, le vendredi 26 mai 2017, l’accord de circulation des chauffeurs Uber de 4 mois, sans opter — à ce stade — pour une autorisation de 5 ans. L’enjeu est d’autant plus important qu’Uber, présent dans 500 villes autour du globe, pourrait bientôt être contraint d’avoir les memes licences que les taxis en Europe.

L’entreprise de Travis Kalanick n’est en tout cas pas la seule à développer une initiative en faveur d’une décongestion du trafic dans les grandes villes : Elon Musk a récemment dévoilé des tunnels ultra rapide. L’entrepreneur aux mille projets est pour sa part convaincu que la future commercialisation des voitures autonomes va révolutionner notre rapport à l’automobile pour une approche basée sur le partage : « Voilà ce qui va se passer : parmi le parc de voitures autonomes disponibles, au moment d’acheter votre véhicule, vous pourrez choisir entre un usage exclusif, un partage avec votre famille et vos amis, ou uniquement avec des chauffeurs qui disposent d’une note à 5 étoiles, de la partager à certaines occasions et pas à d’autres… »