Les très nombreuses questions posées sur le forum uberzone, souvent récurrentes des nouveaux / futurs chauffeurs m’ont conduit à écrire cette série d’articles.
Celui-ci est le premier d’une série qui comportera plusieurs chapitres (avec 1 ou 2 en bonus) et seront un concentré de l’activité VTC sans se vouloir exhaustifs.
J’ai centré les thèmes essentiellement sur les chauffeurs exerçant par le biais de plateformes VTC (Uber, Heetch, LeCab…), tout d’abord parce que c’est le domaine que je maîtrise le mieux de par mon expérience.
Ensuite, ils représentent le plus grand nombre et forcément les interrogations sont plus importantes.
Je souhaite que mes connaissances puissent apporter des éléments de réponse à certaines problématiques.
En fin de chapitre, il sera possible de connaître le sujet de l’article suivant. La conclusion de l’article vous donnera une orientation sur le thème de l’article suivant.

JE VEUX ME LANCER DANS LE VTC MAIS…

Vous avez (presque) réfléchi.
Vous voulez grossir les rangs des chauffeurs et agrandir la communauté des vétécistes, plus communément appelés VTC.
Si pour les plus anciens d’entre nous ce sigle signifie Vélo Tout Chemin, ne pensez pas qu’aujourd’hui il s’agit d’une « Voiture Tout Chemin ».
Bien que nous nous aventurons partout, il s’agit de l’abréviation de Véhicule de Tourisme avec Chauffeur ou Voiture de Transport avec Chauffeur.
Vous en avez sûrement entendu parler dans les médias, ou au gré d’une conversation avec un ami, un proche familial ou même lors d’un trajet avec un chauffeur « Uber ».
Ce sont les mêmes arguments qui sonnent comme un leitmotiv :
« Ne t’inquiètes pas !! Tu auras une belle voiture, tu travailles et gères tes horaires comme bon te semble !!
Le travail n’est pas éprouvant et tu transportes du beau monde… »
D’après certains paraîtrait-il que c’est le graal…

Certes, on ne vous a peut être pas menti, mais on ne vous a pas tout dit non plus. L’être humain est ainsi fait.
Lorsqu’on lui demande de dresser un tableau de ce qui anime son quotidien, il arrive qu’il soit amnésique sur certains aspects qui ne sont pas à son avantage.
Afin d’orienter votre choix et pouvoir vous décider il est préférable d’avoir une vue d’ensemble et diluer les discours récoltés.
C’est là tout l’objectif que j’accorde à cet article et par cette contribution, j’espère apporter un regard neutre et sans réduction d’angle sur l’activité.
Quand bien même ce métier conviendrait à l’un, il n’est pas certain qu’il soit l’idéal d’un autre.

…MAIS PAR OÙ COMMENCER

Avant de vous lancer dans le VTC, il faut voir si ce métier est fait pour VOUS ?!
Chacun de nous est différent et nous n’avons pas les mêmes attentes, ni les compétences identiques.
D’où l’importance de cette première étape et le questionnement sur vos aptitudes a exercer ce métier.

Suis-je fais pour ce métier ?

Quelle que soit le projet que l’on souhaite entreprendre, à plus forte raison en tant qu’indépendant cette question est cruciale et indispensable. Derrière chaque création d’entreprise qui se solde par un échec, s’ensuit souvent une grande désillusion / déception pour son auteur et il reste souvent imprégné de cette mauvaise expérience durant de longues années.
On engage souvent des investissements financiers et physiques considérables pour l’aboutissement d’un tel projet.
Autant être averti de l’endroit où l’on va placer ses billes et ses efforts.

Quelles aptitudes sont nécessaires pour le porteur du projet ?

– Travailler sans compter ses heures :

Comme tout chef d’entreprise les 35h/semaine ne seront qu’un lointain souvenir.
Pour vivre de son activité en tant que chauffeur VTC il est préférable d’y aller pied au plancher (au sens figuré) et de s’y donner entièrement. Les nombreuses charges d’un VTC impactent fortement le chiffre d’affaires et rendent le seuil de rentabilité très élevé. Dès lors il faut pouvoir les diluer dans un chiffrent d’affaires important. De ce fait, on se retrouve à travailler en conséquence.

– Accepter des revenus aléatoires :

Les adeptes des salaires rectilignes et réguliers ne risquent pas d’y trouver leur compte. Comme pour toute activité, le transport de personnes à une saisonnalité. Entre la haute et la basse saison les revenus ressemblent à des montagnes russes.
Ce paramètre est important à connaître, tout le monde n’apprécie pas les revenus incertains.

– S’adapter aux conditions de circulation souvent difficiles :

Il faut être capable de maîtriser ses émotions et s’armer de patience lors des pics de trafic urbains et extra-urbains. On se retrouve souvent pare-chocs contre pare-chocs à devoir supporter les incivilités, le manque de courtoisie et les coups de klaxon répétitifs des autres conducteurs agacés (bien souvent d’autres professionnels comme nous).

– Avoir une bonne maîtrise de soi :

Bien que dans leur grande majorité les clients sont souvent conciliants et agréables, il arrive néanmoins que l’on tombe sur certains passagers forts désagréables et peu enclins aux règles de savoir vivre.
A plus forte raison si vous optez pour le travail de nuit et ses ivresses manifestes.

– Supporter les rythmes soutenus et gérer son stress :

L’enchaînement des courses à certaines périodes de la journée ou de l’année, n’est pas le meilleur facteur pour apporter une sérénité. Si un stress canalisé peut apporter de l’entrain, à l’inverse, s’il n’est pas maîtrisé il peut être totalement contre productif et amener le conducteur à faire de ses clients des exutoires.

– Savoir être autonome :

Indépendance rime forcément avec autonomie et personne ne vous forcera à vous tirer de votre lit pour aller au travail.
Travailler quand on veut lorsque l’on est indépendant n’est pas synonyme de planque.
Lorsque l’on ne fait pas l’effort de sortir en tant qu’indépendant on subit un double impact :

> perte de revenus
> L’ acquittement malgré tout des charges professionnelles
En gros au repos on perd de l’argent…

Il est préférable d’avoir une autodiscipline sans faille lorsque l’on veut être indépendant.
Puisque l’on aborde le sujet de l’indépendance, je saisis l’occasion pour faire une transition et balayer quelques idées fausses.

Si je suis indépendant, quel est cet œil qui m’épie ?

Même si vous n’avez pas à subir la présence physique d’un patron, sachez que chez les VTC partenaires avec des plateformes VTC (Uber, Heetch…) le patron est en permanence avec vous et il connaît une partie de vos secrets.
Il connaît exactement votre localisation a chaque instant et beaucoup d’autres choses plus ou moins importantes.
Il est tellement intime, familier et proche de vous que vous le transporterez dans votre poche. Souvent il se retrouve posé dans un support adapté sur le tableau de bord, semblable à un 3ème œil.
Votre Boss est un algorithme…

Si je suis indépendant alors je fixe mes prix et sélectionne mes courses…?

Absolument pas !!
Vous ne serez maître ni de la tarification pratiquée, ni de la sélection de la clientèle transportée.
Sournoisement, les plateformes vous obligent à accepter un nombre important de courses sans que celles-ci soient forcément rentables pour vous.
Comment est ce possible me direz vous ?
Elles disposent d’un moyen de pression qui consiste à menacer les chauffeurs de déconnexion s’ils sont en deçà d’un certain taux d’acceptation ou au delà d’un taux d’annulation.

Maintenant que vous êtes avertis de la face cachée de l’iceberg, je vais nuancer ce portrait par les avantages que peut procurer ce métier. Sans ce contraste tous les prétendants à l’accession à la profession risquent de fuir…

Les bonnes facettes de l’activité

– Gestion de son temps de travail :

On a vu que cela pouvait être un inconvénient pour ceux qui ne s’imposaient pas une discipline. A contrario, pour ceux capables de se gérer et de s’imposer des limites, ce point majeur n’a pas d’équivalent et est un avantage qui procure une liberté rare.
Dès lors, c’est votre vie professionnelle qui s’adaptera à votre vie familiale, à vos loisirs, à vos imprévus et non l’inverse.
Pour être plus explicite, si vous avez des concours de circonstances dans votre vie personnelle qui font que vous ne pouvez pas respecter les horaires de travail qui vous sont habituels, rien ne vous empêchera de les décaler sur la plage horaire de votre choix.
Et ce à toutes heures du jour et de la nuit.

Il est possible de se connecter autant d’heures que l’on souhaite dans la journée, sans minimum imposé.
Quand au maximum, il est de 10h/jr de connexion par plateforme, ce qui est en soi est déjà énorme.
A la vue du nombre important de ces dernières et qu’il nous est possible de switcher de l’une à l’autre selon les offres proposées, autant dire que nous ne sommes pas limités en temps de travail.

– Rencontrer des personnes intéressantes :

On peut être amené à transporter des anonymes ou personnalités, qui peuvent être très enrichissantes.
Les discussions permettent de découvrir d’autres personnes, d’autres profils et l’espace confiné et reposant leur permet de s’ouvrir et d’échanger avec le chauffeur. A la seule condition que le chauffeur ou le passager soient ouverts à cette hypothèse.

– Un quotidien sans routine qui nous lamine :

Bien qu’en apparence on peut penser que le fait de déposer des clients d’un point A à un point B peut paraître répétitif, la réalité est tout autre. Chaque client est différent, il apporte une ambiance et une saveur particulière.
Il imprégnera l’atmosphère de sa touche personnelle et fera que chaque course se démarque de la précédente.

– Pas de sectorisation géographique :

L’ exercice de l’activité n’ est pas limitée à la ville dans laquelle vous vivez.
Elle peut être étendue au niveau national, tant que les plateformes desservent cette ville et qu’il n’y a pas d’arrêté préfectoral stipulant une interdiction.
Aux dernières nouvelles, seule Nice avait opté pour l’interdiction de chauffeurs extérieurs. Cet avantage est considérable pour une personne ayant pour projet de déménager.
On porte son emploi avec soi où que l’on aille. Rien n’interdit à un chauffeur durant l’année de partir en déplacement dans une tierce ville et y tester l’activité en supplément de ses visites locales.

– Se constituer sa clientèle en parallèle :

Les plateformes n’ont pas de contrat d’exclusivité avec vous, ni droit de regard sur le quelconque développement d’une clientèle personnelle. Il est donc parfaitement possible de s’émanciper des donneurs d’ordres et acquérir des clients par le biais de différents réseaux.
Qu’ils soient sociaux, relationnels ou simplement le résultat d’une démarche de prospection.
L’avantage des clients directs est que vous n’avez pas a donner une commission à un intermédiaire.

– Facilité d’accès a la profession :

Deux examens (un théorique et un pratique ) sont nécessaires pour prétendre à la carte professionnelle de VTC.
Ceux-ci sont accessibles et avec une bonne préparation on met toutes les chances de son côté.
Par ailleurs, à ce jour, il faut le permis B depuis plus de 3 ans, un casier judiciaire vierge et un test d’aptitudes physiques.

Une fois averti des différentes facettes du métier, et que vous vous projetez et souhaitez toujours vous lancer dans le VTC, alors il faudra étudier le marché et passer à l’étape suivante :

Le Business Plan VTC

Vous pouvez également consulter la multitude de discussions traitant du sujet  » Se lancer dans le VTC «