BRASILIA – Des centaines de chauffeurs partenaires de la société de transport en ligne Uber ont circulé lundi dans les plus grandes villes du pays pour protester contre une loi qui les transformerait en chauffeurs de taxi assujettis aux mêmes règles locales en matière de licences et d’impôts.

Les chauffeurs ont protesté contre une législation menaçant le modèle économique de l’entreprise qui a été voté au congrès national du Brésil, à Sao Paulo, le 30 octobre 2017.

Dara Khosrowshahi, le PDG d’Uber Technologies Inc, est arrivé au Brésil pour faire pression contre le projet de loi qui devait être voté mardi par le Sénat et qui menace sérieusement les activités de la société sur un marché étranger en pleine expansion.

Le Brésil est le troisième plus grand marché d’Uber, avec 17 millions d’utilisateurs, et Sao Paulo et la ville qui enregistre le plus de courses à l’échelle internationale, devant New York et Mexico, selon la compagnie.

Un porte-parole de la société Uber a affirmé que l’application telle qu’elle existe ne pourrait pas fonctionner avec les nouvelles règles imposées, y compris l’utilisation d’une plaque d’immatriculation de taxi sur les voitures appartenant à des chauffeurs Uber.

« Le modèle d’entreprise que nous avons aujourd’hui ne serait plus viable »,

a déclaré le porte-parole exécutif d’Uber au Brésil, Fabio Sabba.

Uber se bat déjà pour continuer à opérer à Londres après que l’autorité de régulation des transports de la ville l’a jugée inapte à exploiter un service de taxi et a refusé de renouveler sa licence.

La police locale a déclaré que 800 chauffeurs partenaires d’Uber ont traversé le centre de Brasilia, la capitale brésilienne, pour protester contre le projet de loi qui, selon plusieurs, les obligerait à jeter l’éponge. Des manifestations similaires à Sao Paulo et à Rio de Janeiro ont grondé le trafic du centre-ville.

Uber n’a pas organisé les manifestations des chauffeurs, mais a alerté les autorités sur le fait que cela allait arriver.

« Le projet de loi créera tellement de bureaucratie que cela empêchera les 500 000 chauffeurs brésiliens de gagner un revenu pour leurs familles »

a déclaré Uber dans un communiqué.

Uber a déclaré avoir payé 495 millions de reais (128 millions d’euros) en taxes fédérales et municipales jusqu’à présent pendant l’année 2017

Le projet de loi, qui a déjà été approuvé par la chambre basse du Congrès, définirait les applications de transport routier comme transport public au lieu de services privés et exigerait que les chauffeurs obtiennent un permis spécial des autorités de la ville. Il établirait également une nouvelle réglementation et des taxes supplémentaires.

Si le Sénat vote pour approuver le projet de loi, il appartiendra au président Michel Temer de signer ou d’opposer son veto à la législation ou à des parties de celle-ci.

 

En France la grogne aussi commence à monter contre les plateformes VTC. L’entrée en vigueur de la nouvelle loi Grand Guillaume va être surveillée de très près par les différents acteurs du secteur et en particulier les syndicats dont l’un d’entre eux (FO – CAPA/VTC) appelle déjà à la mobilisation et au rassemblement lundi 13 novembre à 8h devant le Ministère des Transports au 244 boulevard Saint Germain. Un préavis de manifestation ayant semble t’il été déposé à la préfecture de Police. Leurs revendications seraient les suivantes :

  • Application pur et simple de la loi GG prévue au 31 décembre 2017
  • Hausse des tarifs
  • Fin des négociations entre les plateformes et l’Etat

En analysant l’actualité d’Uber à l’international (Londres, Brésil…) il semble évident qu’en France la partie d’échecs qui oppose les applications, les chauffeurs et l’Etat est loin d’être terminée…

 

Crédit Photos : Reuters